Lorsqu'il s'agit de construire une antenne cadre, les premières questions concernent invariablement ses dimensions et le nombre de tours du bobinage. Et comme dans d'autres domaines, le culte de la quantité est une conception erronée et les Lois de la Nature ne sont pas aussi simples.
Si l'on se réfère à la page sur la théorie des antennes cadre, les signaux de sortie seront d'autant plus importants que l'antenne a des dimensions plus grandes ou est constituée d'un plus grand nombre d'enroulements. Cependant, le bruit sera aussi plus important.
Cette page a pour but de vous aider à déterminer les caractéristiques optimales de l'antenne pour votre application.
Tout d'abord, est présentée une analyse du bruit de l'antenne, et notamment une étude de l'influence des bruits d'origine extérieure, naturelle ou artificielle, présents dans les fréquences VLF.
Ensuite, une section synthétise une étude du rapport signal-à-bruit pour diverses caractéristiques d'antennes et diverses fréquences.
Les courbes correspondent à la densité spectrale de courant, exprimée en A/Hz½. Ces valeurs sont obtenues en branchant aux bornes de l'antenne un amplificateur opérationnel idéal utilisé en convertisseur courant-tension avec une transrésistance sans bruit de 1Ω. La densité spectrale du bruit en tension fournie par SPICE à la sortie du convertisseur est l'image de la densité spectrale du bruit en courant aux bornes de l'antenne mise en court-circuit.
La courbe verte correspond au bruit de l'antenne seule.
La courbe bleue continue correspond à l'ensemble du bruit radioélectrique maximal et de l'antenne.
La courbe bleue pointillée correspond au seul bruit radioélectrique maximal.
La courbe cyan continue correspond à l'ensemble du bruit radioélectrique minimal et de l'antenne.
La courbe cyan pointillée correspond au seul bruit radioélectrique minimal.
On constate dans les deux cas que le bruit de l'antenne ne devient prépondérant sur le bruit radioélectrique qu'en deçà d'environ 70Hz dans les cas de fort bruit radioélectrique, et en deçà d'environ 6kHz pour des conditions idéales de bruit radioélectrique.
Voici les valeurs de bruit obtenues dans les diverses configurations :Plage de fréquence | Antenne seule | Antenne + Bruit radio min | Antenne + Bruit radio max | |
---|---|---|---|---|
Tension RMS | 1Hz-10MHz | 2.75µV | 4.64µV | 2.37mV |
10kHz-100kHz | 205nV | 878nV | 150µV | |
Courant RMS | 1Hz-10MHz | 833pA | 2.39nA | 97.0nA |
10kHz-100kHz | 140pA | 1.62nA | 77.6nA |
Dans le cas particulier de ce cadre, le bruit de l'antenne n'est pas significatif pour la réception des ondes VLF. Il en serait autrement si l'on s'intéressait aux ondes ULF, SLF ou ELF.
Les trois graphiques ci-dessous représentent le rapport signal-à-bruit (axe des ordonnées, en dB) en fonction du nombre de tours (axe des abscisses).
Des courbes pour des antennes de tailles de 0.1m x 0.1m, 1m x 1m et 10m x 10m sont présentées.
Pour chacune de ces dimensions, les rapports signal-à-bruit ont été calculés pour des fréquences de 1 kHz, 10 kHz et 100 kHz. Ces trois fréquences sont dans la plage de linéarité de l'antenne travaillant en courant. Pour des raisons de cohérence, les bandes passantes suivantes ont été utilisées pour les calculs du bruit :
Le premier graphique correspond au cas idéal de l'absence de bruit radioélectrique. Dans cette situation théorique, seul le bruit de l'antenne joue un rôle. On peut voir clairement l'influence des dimensions de l'antenne sur le rapport signal à bruit :
Le second graphique correpond à des conditions réelles, mais excellentes, de bruit radioélectrique. Pour obtenir de tels niveau de bruit, un emplacement idéal doit être trouvé (éloigné notamment de toute source de bruit industriel) et les conditions de bruit atmosphériques doivent être idéales.
Même dans ces conditions exceptionnelles, on peut constater que l'efficacité de l'antenne en terme de rapport signal-à-bruit devient non linéaire en fonction de la taille de l'antenne ou du nombre de tours du bobinage. Pour une "grande" antenne (10m de côté), le nombre de tours n'a plus aucun effet, un enroulement unique, et ce pour l'ensemble des fréquences utilisées pour cette analyse. Pour une antenne de 1m de côté, l'influence du nombre de tours devient marginale au delà de quelques dizaines.
Le dernier graphique correspond aux pires conditions de bruit radioélectrique. Dans ce cas, l'influence des caractéristiques de l'antenne sur sa capacité à extraire des signaux utiles du bruit est assez limitée.
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Dernière mise à jour : 10 Dec 2010 |
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